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Demi pension = arnaque ?

Sur le papier, c’était fait pour fonctionner. 
Le cavalier ayant acquis un meilleur niveau à cheval mais n’étant pas encore prêt à l’achat, a un cheval à sa disposition plusieurs fois par semaine pour continuer à progresser et s’en occuper comme si c’était le sien. 
Puis en face, un propriétaire qui a du mal à financer la pension de son cheval ou à le sortir tous les jours, bénéficie des deux aspects en mettant son cheval en demi pension. 
Sauf qu’en réalité, ça se passe rarement comme ça.

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Moitié prix injustifié

Par convention, la demi pension s’entend 3 fois par semaine. 
Sauf que jusqu’à preuve du contraire, une semaine dure 7 jours, la moitié n’est donc pas 3 jours. 
Sur 1 mois, on paye 15 jours pour en réalité disposé du cheval 13 fois. Je vous laisse vérifier dans un calendrier…
Et sur 1 an, on paye 6 mois de pension pour accéder au cheval l’équivalent de 5. Le cavalier offre ni plus ni moins qu’1 mois de pension sur l’année au propriétaire…C ‘est généreux de votre part !

Mais ce n’est pas tout. Peut-on parler des cours ? Si le cavalier paye la moitié de la pension d’un cheval, ne devrait-il pas bénéficier de la moitié des cours inclus dans la pension ? 
Et combien en profite réellement ? Extrêmement peu. 

Continuons sur les frais d’entretien du cheval, qui sont la responsabilité du propriétaire de l’animal. Le propriétaire doit donc s’acquitter des frais de maréchalerie, de vaccination, de vermifuges…
Pourquoi diable certains propriétaires incombent la moitié de ces frais à leur cavalier ? Ils ont pris une DP, pas une moitié de propriété du cheval ! Et ce n’est pas parce que le cheval a une DP qu’il va soudainement coûter plus cher en maréchal ou en vaccin… Aberrant !

Utilisation limitée

Le propriétaire du cheval facture à son cavalier la moitié de la pension et de tous les frais. Le cavalier paye donc comme s’il avait la moitié de la propriété du cheval, et pourtant il est loin d’en jouir. 

Déjà, au niveau des jours d’accès à l’équidé, souvent imposés au moins en partie par le propriétaire. 
Et aussi et surtout en terme d’activités. Le propriétaire impose une sélection de disciplines, le cavalier n’a pas le choix et se doit de se plier aux exigences du propriétaire qui se déleste de la moitié de la pension mais de 0% du pouvoir de décision. La bonne affaire (pour lui, ou elle, au détriment du cavalier bien sûr).

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Ego surdimensionné

Les propriétaires ont visiblement du mal à faire la distinction entre quelqu’un qui va monter son cheval et quelqu’un qui va le travailler.

Dans le premier cas, le cavalier est toujours en formation, il est normal qu’il paye le propriétaire pour la mise à disposition du cheval. 

Mais dans le second cas, le cavalier a un bon niveau d’équitation, voir meilleur niveau que le propriétaire. Le cavalier fait alors progresser le cheval et fait croître sa valeur marchande par la qualité de son dressage. Ce cavalier ne mérite certainement pas une facture mais une rémunération.

Cette crise d’ego des propriétaires se retrouve aussi lors de partages de photos et vidéos sur les réseaux sociaux. Nombreux sont ceux qui tiquent en se rendant compte que leur propre cheval fait mieux avec un autre cavalier. 

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Faut-il y renoncer ?

J’ai été des deux côtés de l’équation. 
En tant que cavalière, je choisissais soigneusement les chevaux et les propriétaires pour ne pas être perdante, notamment au niveau des disciplines pratiquées, des sorties en compétition et des cours inclus. 
Et quand j’ai été à mon tour propriétaire, mes DP disposaient des mêmes libertés et au grand jamais ne participaient aux frais vétérinaires pour lesquels elles n’avaient rien à voir. 

Que vous soyez propriétaire ou cavalier, gardez en tête que la DP “classique” est en défaveur du cavalier, il serait peut-être temps d’évoluer…

Poids du cavalier

On aimerait penser que ce n’est pas le physique qui compte et que le poids du cavalier n’impacte pas autant que la légèreté de sa monte. La science a malheureusement prouvé le contraire.

Question de proportion

Les premières recherches ont été faites par les armées, qui voulaient préserver leurs montures de guerre, les destriers, malgré la lourde charge que représentait leur cavalier, sa cuirasse et son paquetage.

Les études ont d’autres destinations maintenant, tournées vers la performance sportive, mais les échelles de poids conseillées n’ont pas changé.

Dans l’idéal, un cavalier doit représenter 10% du poids de son cheval. Un ratio de 15% est encore acceptable pour la pratique d’une équitation régulière, elle devient dangereuse à partir de 20%.

Ce qui représente :

Poids moyen
par race
Ratio 10%
cavalier idéal
Ratio 15%
cavalier acceptable
Ratio 20%
cavalier maltraitant
Shetland, 300 kg 30 45 60
Poney C, 360kg 36 54 72
Poney D, 400 kg 40 60 80
Pur Sang, 500 kg 50 75 100
Cheval de selle, 600kg 60 90 120

Mais les cavaliers s'alourdissent

Par pression des réseaux sociaux, on constate que le poids moyen des adolescents est plus léger depuis 10 ans. Il en va de même pour les cavaliers adolescents. 

Par contre, de par la mal nutrition et la sédentarisation, les adultes sont en moyenne plus lourds qu’il y a 10 ans et là encore les cavaliers ne font pas exception. 

A l’inverse, les chevaux qu’on aime de plus en plus pratiques sont plus petits de quelques centimètres que la génération précédente. Ils sont donc moins lourds et moins porteurs. 

Nous avons donc un équation mathématique qui devient problématique, avec des cavaliers de plus en plus lourds sur des chevaux de moins en moins porteurs.

Une cavalière bien trop lourde sur un cheval au dos ensellé, cas de maltraitance avéré 

Rendre mon cheval plus porteur ?

Si d’après le tableau ci-dessus vous êtes au-delà du poids acceptable pour votre monture, vouloir rendre votre cheval plus porteur en augmentant son propre poids est la pire des choses à faire. 

En effet, si votre cheval est svelte, c’est que son métabolisme est ainsi fait et par une augmentation injustifiée des rations vous allez mettre sa santé en danger. Gardez en tête qu’un cheval est très sensible au niveau digestif et que les coliques sont la première cause de mortalité chez le cheval (avant même la vieillesse). 

Si votre cheval est dans son poids de forme il ne faudra pas non plus augmenter ses rations pour tricher sur son poids car vous l’exposerez à une surexploitation de ses tendons, articulations et pieds. Tendinites, arthrose et fourbures vous attendent au tournant…

Problème de poids pour le cheval comme pour le cavalier, leur santé est menacée…

L'effort doit donc venir du cavalier

Il sera difficile pour un adulte d’atteindre un poids idéal pour remonter à Shetland… Néanmoins perdre quelques kilos qu’on a en trop pour le bien-être de sa monture est une belle preuve d’empathie. 

La très grande majorité du surpoids en Europe est causé par l’alimentation excessive en sucres et le manque d’activité. Il est donc facile d’y remédier en diminuant les sucres de son alimentation et en faisant davantage d’activités sportives comme de la marche quotidienne ou un sport complémentaire à l’équitation. 

La mauvaise alimentation est souvent liée au stress et au manque de sommeil. En agissant sur ces deux points il sera donc plus facile d’éviter les fringales et les envies de sucre.

Vigilance nécessaire

Pour que le couple cavalier-cheval puisse continuer à fonctionner dans de bonnes conditions, on veillera donc : 

  • à choisir une monture adaptée à sa corpulence 
  • à bien chauffer le dos des chevaux avant de monter par de la marche au pas
  • à se mettre à cheval avec un montoir
  • à surveiller son alimentation pour éviter les sucres inutiles
  • à contrôler son IMC grâce à un outil en ligne par exemple, pour rester en “corpulence normale”. Tout passage dans la catégorie “en surpoids” doit entrainer un RDV chez un spécialiste nutritionnel et sportif car les effets indésirables sur votre santé sont multiples

Le montoir, naturel ou fonctionnel, est indispensable

Sources : 

S. Dyson, A. D. Ellis, R. Mackechnie-Guire, J. Douglas, A. Bondi, P. Harris (2019): «The influence of rider:horse bodyweight ratio and rider-horse-saddle fit on equine gait and behaviour: A pilot study.»

G. J. Stefansdottir, V. Gunnarson, L. Roepstorff, S. Ragnarsson, A. Jansson (2017): «The effect of rider weight and additional weight in Icelandic horses in tölt: part I. Physiological responses.» Animal (2017), 11:9, 1558–1566 

V. Gunnarsson, G. J. Stefansdottir, A. Jansson, L. Roepstorff (2017): «The effect of rider weight and additional weight in Icelandic horses in tölt: part II. Stride parameters responses.» Animal (2017), 11:9, 1567–1572

Monte à cru = la fausse bonne idée

La monte à cru, c’est-à-dire la monte sans selle, est pratiquée dans le but de se sentir plus proche et plus respectueux de son cheval. C’est pourtant l’inverse qui se produit, les études ont démontré que monter à cru est mauvais autant pour le cheval que pour le cavalier !

Le dos du cheval n'est pas fait pour porter

Le premier ancêtre du cheval est apparu sur Terre il y a 55 millions d’années, et a constamment évolué depuis pour perpétuer son espèce. Il est devenu plus grand et plus musclé pour ne plus être la proie des petits prédateurs, et plus rapide pour échapper aux plus gros. Son anatomie s’est stabilisée il y a à peu près 1 millions d’années.

Le cheval n’a été domestiqué que 2200 ans avant notre ère, il y a donc un peu plus de 4000 ans. Le cheval a donc eu 55 millions d’années pour évoluer vers son physique d’athlète, mais 4000 ans sont bien trop courts pour lui avoir permis de s’adapter à l’équitation. En effet, 4000 ans ne représentent que 0.007% de son existence sur Terre. 

L’humain est quand même intervenu pour le façonner selon son utilisation : des chevaux plus petits et dociles pour les enfants, des plus rapides et légers pour la course, des plus résistants et forts pour l’agriculture et des plus athlétiques pour le sport. 

Ces transformations agissent sur le physique des chevaux mais pas sur leur squelette, qui est resté le même ces 4000 dernières années. Si la puissance des chevaux les rendent assez robustes pour être chevauchés par un humain, à l’inverse d’un lama ou d’une antilope par exemple, il n’est tout de même pas désigné pour cela. 

La selle est conçue pour le confort

Les premiers cavaliers de l’histoire ont vite pris conscience de l’importance des chevaux pour se déplacer vite et loin. Mais ces longues chevauchées sont fatigantes aussi bien pour les cavaliers que pour leur monture. On introduit alors les premiers systèmes de relai (un cavalier a 2 ou 3 chevaux, qu’il monte à tour de rôle) et la selle.

Les toutes premières selles ont été conçues pour soulager les fesses des cavaliers, mais très vite on a compris qu’en libérant la colonne vertébrale par un système de gouttière, non seulement la selle était plus stable mais elle était aussi mieux supportée par les chevaux.

Les conceptions des selles modernes s’attardent aussi bien sur le cavalier que sur le cheval. Côté cheval, on libère le garrot, la colonne vertébrale et les épaules en s’assurant de répartir le poids du cavalier. Et côté cavalier, on s’assure qu’il s’assoie convenablement et qu’il descende bien ses jambes. 

selle tibétaine 

Les risques de la monte sans selle

Dans un souci de respect du cheval, certains cavaliers ont remis en question l’harnachement. Plusieurs pays ont alors interdits les harnachements abusifs, comme les mors coercitifs, les cravaches plombées ou les guêtres volontairement trop serrées. 

Puis certains ont remis en cause la selle, et ont décidé de monter sans. Ce qui est une très mauvaise idée ! 

Sans selle, votre poids est directement posé sur la colonne vertébrale de votre cheval, ce qui est douloureux mais que le cheval, dans sa trop grande bonté, tolère. L’observation de squelettes de chevaux montés par des populations pauvres et donc sans équipement, ont mis en évidence que le dos des chevaux avaient été déformé par la monte à cru.

L’observation des squelettes de leurs cavaliers enterrés avec eux a mis en évidence également une déformation de la colonne et du rachis, directement liée à la pratique de la monte sans selle (source : présentation TED Talks par William Taylor, Avril 2023)

Un effet désastreux sur la position

On pense à tort que la monte à cru améliore la position du cavalier. C’est tout l’inverse qui se produit : 

  • être assis sur la colonne du cheval fait mal. Le cavalier trouve alors inconsciemment des positions de soulagement et ne se tient plus droit. C’est ce qui a déformé à la longue le squelette des cavaliers sans selle étudiés lors des fouilles
  • le cavalier n’utilise plus son corps. Du fait du manque de stabilité, le cavalier est figé dans sa position et n’utilise plus son assiette pour communiquer avec sa monture
  •  les jambes ne sont plus utilisées non plus. La majorité des cavaliers ont un instinct de survie bien normal qui leur fait serrer les jambes autour des flancs de leur cheval pour être le moins instable possible. Le cavalier ne peut donc plus compter sur des aides fines et discrètes de ses jambes, les demandes deviennent assez grossières et brouillonnes. On est très loin de la belle descente de jambes des meilleurs cavaliers de dressage
  • la main devient dure. Le cavalier n’a donc plus son assiette et ses jambes pour communiquer avec son cheval, et va donc surexploiter ce qui lui reste : la voix (sans incidence) et les mains. Les demandes de mains se font bien plus sévères que d’habitude, d’autant que le cavalier aura tendance à s’accrocher aux rênes dans le soucis constant de stabiliser autant que possible sa position précaire 

La mauvaise solution du tapis de monte à cru

Le tapis de monte à cru est une bonne solution … pour vous faire dépenser votre argent, ça n’en est pas une bonne pour monter à cheval ! 

Le fait de mettre un tapis de monte à cru donne au cavalier un peu de stabilité car il glisse moins qu’au contact direct avec les poils du cheval, mais tous les défauts précédemment cités sont toujours là. Et surtout, le poids du cavalier est toujours directement sur la colonne de son cheval qui tolère la gène, voire la douleur, en silence. 

Les tapis de monte à cru avec étriers ne sont ni plus ni moins qu’un instrument de maltraitance. Vous réduisez encore plus la surface du dos de votre cheval supportant votre poids, en vous assurant que les étrivières passant directement par le dos compriment bien la colonne et les muscles du dos ! 

Tu respectes ton cheval ? Monte sellé

Si monter de façon très occasionnelle et sur de courtes durées à cru ne fera à priori pas de gros dégâts, la pratique régulière sans selle ou en tapis de monte à cru est à bannir.

On s’assurera de rendre l’équitation confortable au cheval avec une selle adaptée à sa morphologie, comme tout le reste de l’équipement.

Bases de la génétique des couleurs et des maladies liées (partie 4)

C’est parti pour la dernière partie de notre folle série ! 

Les gènes modificateurs

Sooty, le gène barbecue

Le Sooty est encore mal connu scientifiquement, mais certaines hypothèses semblent admises même si l’écriture de ce gène n’est pas encore unanime. Ce gène fonce l’extrémité du poil, qui est donc plus foncé à l’extrémité, partie visible du cheval, qu’à la racine du poil. On peut donc avoir une sacrée surprise en tondant le cheval car on révèle sa couleur sans l’effet du sooty ! Ce gène semble agir de façon plus forte sur la ligne du dos que sur le reste du corps.

Sacrée découverte pendant la tonte !

Le Sooty agit, à priori, de façon récessive et sur toutes les robes de chevaux. Bien sûr il ne se détecte pas sur les chevaux dont la robe de base est foncée, mais il a des effets très marqués sur l’alezan, le palomino et l’isabelle. Chaque déclinaison a son petit nom en français :

  • Alezan + Sooty : alezan brûlé
  • Bai + Sooty : bai brun 
  • Palomino + Sooty : palomino chocolat
  • Isabelle + Sooty : isabelle fumé

Merveillous, dunalino (palomino + dun) sooty

Silver, force Z

Le gène Silver, ou Silver Dapple, est noté Z et est dominant.

Il agit sur le gène Extension en créant des pommelures sur la robe et en éclaircissant les crins.

L’agouti n’empêche pas le gène Z de s’exprimer, même si les pommelures seront moins visibles que sur un cheval avec Extension (noir) et sans agouti.

Le Z ne s’exprimant que sur E, un cheval qui a une robe de base alezan ne l’exprimera donc pas du tout. Il pourra par contre possiblement le transmettre à sa descendance.

Malheureusement, 100% des chevaux Silver étudiés présentent des troubles oculaires, et ceux-ci sont plus graves chez les homozygotes Z.

Jaguar, KWPN bai Silver

Mushroom, gène cueillette

Le gène Mushroom est noté MU et est encore bien méconnu. Il a été étudié chez des poneys Shetland de base alezan qui présentaient des caractéristiques du Silver. Silver qui pourtant ne s’exprime que sur l’Extension, et donc pas sur les alezans !

Après recherches génétiques, les scientifiques confirment qu’il ne s’agit pas du gène Z mais d’un autre, qu’ils baptisent Mushroom (y avait peut-être de la soupe de champignons à midi à la cantine du labo).

Dinand VD Menger, Shetland alezan mushroom

Le pangaré, possiblement un intrus

Le pangaré pose problème aux chercheurs, à priori il ne s’agit pas d’un gène mais d’une mutation de l’agouti. Il agit différemment sur l’alezan et le bai d’un côté, mais pas sur le noir. En fait, les noirs pangarés sont confondus avec des bais où l’agouti est très peu expressif (le cheval est donc très foncé).

Visuellement, le cheval pangaré a le contour des yeux, du nez et le dessous du ventre plus clair que sa robe de base.

Ce gène est toujours à l’étude, chez le cheval mais aussi sur le singe et la souris.

Le gène pangaré s’observe très bien sur la race Exmoor

Bringé, un look incomparable

Le bringé donne des rayures clairsemées horizontales sur le corps, en particulier sur l’encolure, les flancs et la croupe. Cet aspect est chez les chevaux extrêmement rare, dans de nombreux cas il est lié à un chimérisme spontané : deux embryons qui “fusionnent” en un seul poulain. Cette forme n’est pas héréditaire.

Le chimérisme peut donner du bringé, il est plus spectaculaire avec 2 robes distinctes

Un bringé héréditaire, nommé BR1, a été étudié pour la première en 2016 sur une lignée de Quarter Horse . Il se situerait sur X, donnant aux mâles des crins clairsemés mais pas de rayures, alors que les femelles présentent de vraies rayures. Le bringé change la couleur des poils sur les rayures mais aussi leur texture : ils sont plus raides et indisciplinés. Le BR1 semble s’exprimer quelle que soit la robe de base du cheval.

Bringé sur une base baie

Tiger eye, regard d’ambre

Le Tiger eye se nomme aussi … oeil de chèvre. Mais un tigre c’est quand même plus classe donc on va rester là-dessus.

Il existe en deux déclinaisons TE1 et TE2, toutes deux récessives, uniquement chez les chevaux de race Paso Fino. TE1 éclaircit la couleur des yeux à des teintes ambrées ou orangées, sans aucune incidence sur la vision des chevaux. D’autres chevaux, des ibériques notamment, ont été étudiés car ils présentaient également cette couleur des yeux mais les recherches ont montré que c’était sans lien avec TE1.

TE2 quant à lui est le gène qui agit avec le gène Crème pour donner aux yeux la couleur bleue. La manifestation de TE2 sans gène Crème n’a encore jamais été observée.

Balzanes et listes

Quid des balzanes et marques en tête ? Elles sont en effet codées génétiquement, mais où… Les chercheurs se le demandent ! 

Une chose est sûre, ces poils blancs sur les membres et la tête apparaissent avec un fonctionnement proche du Dominant White et pas du Gris. En effet si cela fonctionnait comme le Gris les chevaux naitraient sans marque blanche et celles-ci se développeraient avec la croissance. Or, les poulains naissent avec leurs balzanes et marques en tête définitives, et avec une peau rose en dessous.

On ne peut pas systématiquement relié ces marques blanches au gène W, puisque certains chevaux ont des balzanes et en tête alors qu’ils n’expriment aucun gène W … ou tout du moins des versions de W qu’on connait et qu’on sait tester scientifiquement ! 

Effet métallique

On peut ne pas être fan de leur physique, mais on ne peut pas rester insensible devant les reflets métalliques incroyables des Akhal Teke. S’ils sont les plus célèbres avec cet effet, ce ne sont pas les seuls : les chevaux russes du Don et Budyonny présentent aussi cette particularité. 

D’après les quelques recherches qui s’y sont intéressées, il ne s’agit pas de l’effet d’un gène de couleur mais d’une influence génétique sur la texture même du poil, qui par conséquent reflète différemment la lumière. Tout bonnement fascinant ! 

Akhal Teke

Cheval du Don

Les vieilles robes, erreur d'appellation

Il existe des tas de robes que nous utilisions pour décrire le visuel des chevaux, avant qu’on sache scientifiquement quel gène se cache derrière. On a donc décrit les robes visuellement, sans savoir comment on était arrivé à ce résultat.

  • Rouan : se disait d’un cheval avec des poils blancs, alezans et noirs mélangés. Cette robe décrivait donc un bai rouan 
  • Aubère : se disait d’un cheval avec des poils blancs et alezans mélangés, il s’agit en fait d’un alezan rouan
  • Gris fer : se disant d’un cheval avec des poils blancs et noirs mélangés, il s’agit d’un noir rouan
  • Souris : on pensait le cheval gris avec les extrémités noirs, en réalité il s’agit d’un cheval noir dilué par le gène dun : le grullo
  • Louvet : se disait d’un cheval au poil marron clair et noir mélangés. Il s’agit de l’isabelle fumé
  • Albinos : se disait d’un cheval blanc à la peau rose. Les recherches ont démontré que l’albinisme n’existe pas chez le cheval, ils n’ont d’ailleurs pas les yeux rouges ! Par contre, cette description peut correspondre aux double crèmes : les cremello, smoky cream et perlino.

Isabelle dun, alezan rouan, bai rouan et isabelle fumé … selon les vieux bouquins !

La robe sur les papiers du cheval

La robe sur les papiers du cheval est écrite par le vétérinaire au moment du puçage du cheval. Ce puçage doit être réalisé au plus tard le 31 décembre de l’année de naissance du poulain, qui a donc au maximum 1 an. A cet âge, la robe du poulain va encore évoluer au fur et à mesure de sa croissance, et le vétérinaire se contente de ce qu’il voit pour décrire la robe du cheval sur les papiers. C’est pour cela que les gris peuvent être inscrits avec leur robe de base sur leur carnet, qu’un bai dun peut être écrit isabelle, ou encore que les double crème sont notés au hasard cremello ou perlino. 

Cette description ne fait absolument pas foi sur la robe du cheval, c’est une valeur indicative. Il faudra faire un test génétique pour être certains des gènes de couleur du cheval. 

Votre vétérinaire est un expert de santé, et pas des robes. Et c’est tant mieux ! Il vous aidera bien mieux en vous conseillant au mieux pendant une collique qu’en sachant vous dire avec certitude si votre cheval est noir ou bai brûlé.

Félicitations d’avoir tenu jusque là. Cette fois ça y est, on a fait le tour : nous avons vu pas moins de 22 gènes responsables de 34 robes ! Ainsi que tout un tas de sensibilités et maladies liées…

Je pense que c’est important dans sa culture équestre d’être sensibilisé à ce sujet. Vérifiez sur les chevaux gris s’ils ont des mélanomes et comment ils évoluent, ne vous fâchez pas contre les appaloosas qui ne sont pas en l’aise dans les endroits faiblement éclairés, etc…

Et si vous faites de la reproduction, ces connaissances de base sont tout simplement indispensables et je vous invite à continuer à étudier sur le sujet. Comme je l’ai déjà cité, l’IFCE publie bon nombre d’articles et si vous êtes vraiment intéressés vous pouvez consulter les publications scientifiques en anglais qui ont toujours un coup d’avance sur nous.

Bonus partie 4
  • Quiz

C’est notre dernier quiz sur les robes et les maladies liées ! Prêts ?

  • Enquête

Si vous avez encore du temps, nous avons une enquête en cours ! Elle s’adresse à tous les propriétaires d’équidé en 2023